02/10/2009
Anais Mitchell l'excellente surprise
Parfois la vie vous réserve de superbes surprises, l'autre jour je faisais mon petit tour à la FNAcCde ma ville lorsque je suis tombé sur un bac à soldes. Ca me fait toujours un peu mal au coeur de voir tous ces disques qui n'ont pas trouvé preneur surtout lorsqu'il y a de nombreux exemplaires du même CD. Bref je me sens toujours en empathie avec l'artiste (même si le prix prohibitif des marchands entrent en compte dans les échecs de vente) qui n'a pas été choisi et celà me donne l'envie de leur donner une seconde chance.
Le bac etait plein de CD à 3 euros ce qui représente une affaire compte tenu du prix de vente de départ (dans les 22 euros chacun). Je farfouille un peu et tombe assez rapidement sur une pochette orangée qui attire mon regard, le nom Anaïs Mitchell me dit caguement quelque chose, je le regarde de plus près, lit les titres, reste un peu dubitatif puis le repose. Un peu plus tard je retombe sur un deuxième exemplaire du même CD. Je le retourne de nouveau et cette fois la lumière jaillit en lisant la compagnie de disques Righteous Babe Records. En effet ce n'est autre que la maison de production initié par Ani Difranco une de mes artistes préférés.
Voilà donc une excellente raison pour découvrir cet artiste de l'écurie Difranco, je l'embarque à la maison en compagnie de Rufus Wainwright (Poses) autre belle découverte, Vince Gill (double CD), Georges Benson (the Cook Book) etc...
Bon arrivé à la maison je mets l'opus sur ma platine "Hymns for the exiled" (il date de 2004) et me voilà parti pour un moment de grâce ! Ce qui frappe tout d'abord c'est la voix pure et limpide avec une impression familière comme une Rickie Lee Jones des débuts (et ce n'est pas un mince compliment). Ensuite les guitares superbes d'arpèges de belle facture et un son acoustique très plaisant avec un petit côté folky pas sans rappeller la nouvelle génération (Alela Diane par exemple). Les textes sont travaillés et sans concession politique ou social, doux amères parfois, ou très sensibles. Les musiciens qui entourent Anaïs mettent tout leur savoir faire au service de cette musique intimiste et sincère.
Entretemps la belle a réalisé deux autres disques dont un EP en 2008 et a entamé une tournée aux USA en première partie d'Ani Difranco. Son Myspace est par ici avec un Jukebox ou vous pourrez écouter d'autres morceaux !Allez pour vous donner envie je vous mets deux morceaux mais l'album tout entier est vraiment du même tonneau c'est dire !
Le premier 1984 est une belle illustration de la qualité des lyrics !
Le deuxième que je vous propose c'est Mockingbird ou les instruments dont le violoncelle apporte définitivement une touche très plaisante. Allez régaler vous et courez acheter ce CD si vous je vous ai convaincu !
15:15 Publié dans Coup de projecteur, Musique | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : anais, mitchell, folk, songwriter, righteous babe records, ani difranco, chronique, cd, hymns, exiled
04/05/2009
Lhasa nouvel opus. Chronique CD
Dans les bacs depuis quelques semaines le nouvel opus de Lhasa de Sela, chanteuse dont je vous avais déjà parlé ici. Cet artiste attachante et très sincère sort là son troisième disque intitulé simplemant Lhasa. On constate une évolution depuis son tout premier CD La Lhorona qui etait uniquement en langue espagnole à celui-ci exclusivement en anglais en passant par The Living Road ou se cotoyaient trois langues (l'espagnol, le francais et l'anglais).
On retrouve sur ce dernier CD 12 titres à la production très organique tendance folk, des guitares acoustiques, des guitares à résonateurs, de la harpe et du violon notamment. Surprise (car je ne le savais pas avant) j'y ai croisé le nom d'un musicien qui a une actualité prolifique. je veux parler de Freddy Koella dont je vous ai déjà abondamment parlé dans ses colonnes. On ne parle jamais assez des excellents musiciens d'ailleurs, celui ci est sur le dernier Dick Annegarn, le très bel album de Zachary Richard (lire ici), accompagne Francis Cabrel en tournée et sème ici et là dans le disque de Lhasa ses cordes tantôt énergiques tantôt sensuelles. Il est également présent au violon sur un titre et co-signe le très beau 1001 nights ou il réussit le tour de force de poser une ambiance envoûtante avec ce riff de guitare lancinant !
L'ambiance de ce disque, entièrement produit par la chanteuse, est assez intimiste avec beaucoup de profondeur, peut etre moins abordable au premier abord que The Living Road car plus resséré au niveau du style. On se laisse entraîner par les tempos lents et la voix tellement envoutante de Lhasa. La production acoustique de l'album rend celui ci très proche un peu comme si les musiciens ne jouaient que pour vous. On y sent une certaine vision de l'Amérique tout comme son mentor: Tom Waits. La présence en parallèle de la Pedal Steel (instrument country par excellence) croisée avec la harpe ou les résonateurs donnent une couleur particulière. De la valse lente de Is anything wrong au blues marécageux de 1001 nights en passant par le slow vénéneux de Love came here, la toile tissée vous emballe et vous garde dans ses rets. moi j'ai adoré ce voyage en sa compagnie et j'en reste tout chose !
A lire également la chronique sur MondoMix
une interview de Lhasa en 2003
Je vous propose deux titres en écoute:
What kind of heart une ballade déchirante habillée par le résonateur de Freddy et ses pizzicati au violon.
Where do you go sorte de Valse tourbillonante ou les son du Dobro se mélangent aux délicats arpèges de la harpe pour vous entrainer dans une danse sans fin.
14:35 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : lhasa, disque, folk, chronique, cd, songwriter, freddy, koella, slide, guitare, resonateur
17/11/2008
Soleil du Soir: le Dernier Dick Annegarn
Bon allez ne nous cachons pas c'est assez dur de se remettre à tenir ce blog après ce qui nous est arrivé mais bon ce n'est pas en m'enfouissant la tête dans le sable que je vais m'en sortir alors je me secoue. Fort heureusement je suis bien aidé en celà, par la parution d'un nouvel Opus du Sieur Dick Annegarn: le seul et vrai authentique Bluesman Néerlandais, plus belge et francais que lui tu meur (trière) ! Si vous ne connaissez pas Dick Annegarn sachez qu'il est auteur compositeur, né en Hollande et en est quand même à son 18ème album. Il a dévelloppé au cours des années une voix (voie) et une esthétique bien à lui au long de textes à double tiroir (parfois triple d'ailleurs). En 1978 il avait donné un concert mémorable tout près de chez nous à la MAC de Créteil (Val de Marne) qui fût capturé sur le vinyl donnant naissance au double album: « De ce spectacle ici sur terre ». C'est grâce à ce double LP que je l'ai découvert et que je suis devenu en quelque sorte attaché à cet artiste et son parcours.
Soleil du Soir (au titre joliment choisi, bien qu'il ai failli s'appeller Bling, Bling Blues d'après Dick) nous apporte non pas un pâle soleil mais bien au contraire une véritable lumière tout le long de ses 11 titres. De plus comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, Dick a eu la très bonne idée de rencontrer un musicien d'exception pour le relancer dans cette aventure. Suprise, surprise ce n'est autre qu'un musicien dont je vous avais parlé dans ces colonnes: Freddy Koella l'Alsacien d'Amérique (Il vit à Los Angèlès après avoir été longtemps résident à New Orleans).
Freddy qui officie au violon, mandoline, guitare slide ou à l'électrique (excusez du peu) complète parfaitement Dick, qui d'ailleurs n'est pas un manchot guitaristiquement parlant car il a un style très percussif (hérité de ses influences blues notamment Skip James ) et de sacrées harmonies. Le chant de Mr Annegarn a pour lui une profondeur et une sincérité poignante avec cette pointe d'accent qui le rend si particulier et pourtant si familier.
Cet album sorti sur l'excellent label Tôt où Tard qui héberge d'ailleurs un autre de mes chouchous Mattieu Boggaerts
Pour votre écoute je vous propose:
Jacques: Une superbe chanson dédiée à Jacques Brel un cousin disparu en quelque sorte (écoutez les sublimes arpèges de guitare)
Et
Dernier Village ou l'on peut entendre le travail subtil à la guitare Résonateur de Freddy
J'aurais pû prendre aussi "Quelle poule pond tant" ma préférée ou même les 11 chansons tellement elles me plaisent (seule une me paraît un peu en dessous) mais si vous vous procurez cette gallette vous ne serez pas décu je vous le promets (je vous rembourse même ,o) )
19:25 Publié dans Coup de projecteur | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : dick, annegarn, cd, soleil du soir, chronique, poésie, freddy, koella, resonateur