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03/06/2012

Ani Difranco: Which side are you on, nouvel album

Quand on suit la carrière d'une artiste depuis plus de 15 ans, on en vient à attendre avec impatience son prochain opus. L'avant dernier album d'Ani, "Red Letter Year" sorti en 2008, m'avait bien plût mais entretemps, Ani nouvellement maman il aura fallu attendre 4 ans pour avoir enfin un nouvel album à se mettre au creux de l'oreille. Autant vous le confier de suite cette nouvelle galette nommé fort justement "Which side are You On" m'a emballé. Tout d'abord le style d'Ani revient aux guitares avec l'aide de quelques équipements vintage notamment un vieil ampli à lampes Magnatone. On y retrouve la fougue et l'energie percussive avec laquelle elle aime a martyriser ses 6 cordes. Mais on a également retrouvé une artiste fortement revendicative, que ce soit sur l'engagement politique (titre éponyme) ou le droit des femmes américaines à l'avortement (Amendment).

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Ani paraît avoir renoué avec l'énergie qui faisait en partie défaut a ses productions récentes (Red letter Year notamment) on retrouve donc avec plaisir les guitares pleines de groove et de percussions comme dans et l'apport de son groupe de scène avec Todd Sickafoose à la basse et    à la batterie constitue désormais un noyau soudé et plein d'énergie. Ce groupe est complété à merveille par un nouveau venu Adam Lévy transfuge de chez Norah Jones qui fait montre ici d'un talenet certain pour habiller autour des guitares d'Ani. Les invités venu de la Nouvelle Orléans (ou Ani réside désormais une partie de l'année) comme Cyril Neville des célèbre Neville Brothers ainsi que certain cuivres tout droit venu des meilleurs Brass band de la Crescent City.

Le ton est de suite donné avec le titre éponyme "Which side are you on" hymne contestataire écrit par Florence Reece en 1931 à l'occasion d'une grève des mineurs du Kentucky. Ce chant repris par Pete Seeger deviendra un succès populaire et ce même Pete Seeger figure en guest sur le titre d'Ani.

Le morceau démarre par la guitare saturée d'Ani martelé puis les roulements de tambour comme autant de canons annoncant la bataille. Puis c'est l'apothéose avec l'entrée fracassante des cuivres du Rebirth Brass Band qui amène le groove à son sommet.

Les textes revendicatifs ne manquent pas dans cet album, un autre exemple étant "Amendment" sur les droits des femmes à l'avortement. Ani se pose en défenseuse des libertées des femmes depuis longtemps déjà et son combat continue contre l'hypochrisie ambiante de la société américaine. "Zoo" délicate ballade dont le texte parle de la désinformation des médias et l'écologie citoyenne.

Les chansons et orchestrations de l'album sont très diversifiés mais une constante qui m'a marqué Ani semble chanter de façon plus posée, notamment dans "Zoo" ou dans "Mariachi". Les subtiles rythmiques de guitare sont toujours le point fort du style d'Ani, la beauté de certains morceaux comme "Hearse" avec son climat ethéré sont vraiment superbes. Les notes sont cristallines, l'entrée du violoncelle et du piano et le temps reste en suspend pendant 4mn4s. "If you're not" nous renvoie au style plus punk qui habitait notamment l'album Dilate.

Je vous propose en écoute mes deux morceaux préférés

"Hearse" une superbe ballade éthérée littéralement habitée par la voix superbe d'Ani et des ponctuations de guitare acoustique rejoint au fur et à mesure de violoncelle et de piano dans la réverb le morceau prend de l'ampleur et se développe de façon harmonieuse et puissante


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Deuxième titre: Which side are you on , après une intro au banjo très dans l'esprit de Pete Seeger le morceau arrache d'entrée avec la gratte saturée d'Ani qui nous embarque pour une marche de protestation


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14/01/2012

Amos Lee une voix qui touche en plein coeur

Le hasard fait parfois bien les choses, en zappant l'autre jour je tombe sur l'excellente émission d'Arte One Shot Not présenté par Manu Katché. Au programme, Amos Lee un artiste dont j'avais vaguement entendu parler mais jamais écouté ! Premier titre en solo et là badaboum mes poils se dressent et les larmes coulent comme une rivière hésitante puis comme un torrent. Ce genre de moment de grâce ne se provoque pas ca résonne ou pas et là ca a fait mouche.

 

Copyright Photo Nipperton.com

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Ce premier titre se nomme Windows are rolled down, avec un texte nostalgique et une voix qui vous fend le coeur. Ensuite Arms of a woman, un titre en groupe avec Manu Katché à la batterie.

Voilà la vidéo de ces prestations grâce au miracle du Net (Arte ne l'a plus en ligne )

Petite biographie express de cet artiste:

Amos Lee est originaire Philadelphie, tout d'abord enseignant puis barman et disquaire spécialisé dans le Jazz, il mène en parallèle une carrière de chanteur. Amoureux du Folk et de la Soul c'est grâce à une démo 4 titres qu'il est invité par Norah Jones a ouvrir pour elle en 2004. S'en suivra sa signature chez Blue Note puis une tournée en première partie de Bob Dylan en 2005. Depuis quatre albums sont sortis dont le petit dernier Mission Bell paru en 2011.

Ce passage Live m'ayant mis l'eau à la bouche je me mets en quête de CD d'Amos Lee. C'est ainsi qu'une petite semaine je recois dans la boîte deux ancien opus du chanteur. Last Day at the Lodge contient de superbe titres dont notamment "It started to rain" et Corner Street preacher" et deux autres titres que je vous invite a découvrir.

Je vous propose en écoute un premier titre: "What's been going on",  une superbe ballade folk qui ensuite prend un tournant Soul !


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Deuxième titre que je vous propose c'est "Truth" avec ses guitares acérées et un chouette shuffle ou les qualités vocales d'Amos sont mise en valeur.


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04/04/2011

Undone: Le nouveau disque de Freddy Koella

undone,freddy,koella,acoustique,album,blues,folkLe voilà le nouvel opus de Freddy Koella, l'excellent sideman des plus grands: Willy Deville, Bob Dylan, Zachary Richard ou encore compagnon d'aventure discographique de Lhasa, Dick Annegarn ou encore le regretté Kenny Edwards. Ce nouvel opus traçe le même sillon que le précédent à savoir un disque instrumental de haute tenue où les guitares sont aux premières loges. La différence avec le premier album: Minimal, est la présence sur la moitié des titres, d'une section rythmique et même parfois d'invités.

La rythmique est composé de Jay Bellerose derrière les fûts et David Piltch à la contrebasse, cette paire apporte une belle cohésion et un son très organique presque acoustique tellement la prise de son est précise et presque crue.

Les compositions invitent au voyage et à la rêverie grâce aux délicats arpèges des guitares de Freddy ou les vibrations de sa National Tricone. Le voyage vers les grands espaces de l'Amérique ou d'ailleurs nous entraîne dans une musique envoutante qui suit des méandres acoustiques et délicatement électriques ou le Folk et le Blues s'entremêle avec parfois une surprise comme la présence de l'accordéon qui double la guitare de Freddy. Le titre Snow a été inspiré à Freddy par les petits trajets quotidiens de Lhasa et lui même sous la neige lors de l'enregistrement du dernier album de la chanteuse (Lire ma chronique). Mes préférés sont sans nul doute Covington et Elephant avec également une mention spéciale pour Rainy day in L.A et sa guitare habillée d'un délicat trémolo qui me rapelle notre séjour dans la Cité des Anges.

L'album est sorti sur le label Tôt ou Tard qui regroupe déjà de très bons artistes comme Dick Annegarn, Mattieu Boggaerts ou les Fabulous Trobadours. On peut dire que Vincent Frérebeau patron du label a décidemment un goût excellent ! Voir la page de Freddy sur le site du Label

Premier titre Elephant ou on peut appréçier le groove de la rythmique et la concision du jeu de Freddy, pas d'esbrouffe mais des notes qui pèsent lourd d'intentions, déposées là avec bonheur et intelligence.


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Deuxième titre Covington: une superbe mélodie ou Freddy est accompagné avec grand talent par Alexandre Leauthaud à l'accordéon. On se croirait sous un porche d'une maison de Louisiane au bord du bayou.


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05/03/2011

Tallest Man on Earth

Encore un artiste fabuleux dont l'intensité et la voix me scotche littéralemment. Je l'ai découvert lors d'un Tiny Desk concert sur NPR.org. Là il est filmé par une Sarahana une reporter d'excellent goût (allez voir ses autres vidéos) dans un petit bar d'Austin.

Le site de Hoove on the Turf

 

 

The Tallest Man on Earth at Club 1808: Part 1 of 2 from hoovesontheturf (sarahana) on Vimeo.

16/11/2010

Strike a Balance le 2ème album de Yules

sabmini.gifEt ben voilà le petit dernier est arrivé grâce à la gentillesse de Guillaume, j'ai pu entendre en avant première ce magnifique album. Si vous ne vous rappellez pas d'eux allez faire un tour sur ma note. Donc Yules, à la base les deux frères Charret:  Bertrand à la basse et instrus divers et Guillaume  au chant aux guitares et parfois au piano. Leur duo est magnifiquement complété par deux musiciens qui sont Julien Woittequand Batterie et  Sebastien Vaivrand  à l'orgue hammond.

 

Ce qui frappe d'entrée c'est la qualité de la production avec un son plein et clair, on sent une grosse énergie et une dynamique qui faisait parfois défaut à leur premier opus. Le son des guitares est traité avec beaucoup de transparence et c'est un vrai bonheur d'entendre toutes les nuances du délicat travail d'arpèges et de picking de Guillaume (everlasting Child ) .

L'album s'ouvre avec Absolute Believer un titre pop bien balancé et dont  l'arrangement est vraiment bien chiadé. On passe de titres bien punchy (A silent Journey, For salvation) aux balades plus délicates (Angel of Ice, The Hopefull Bells) avec le même bonheur. La voix de Guillaume a encore gagné en maturité et il n'hésite plus désormais a basculer en voix de tête avec un bien joli grain. Les tempos sont variés ainsi que l'instrumentation autour de la rythmique de base Basse, Batterie, Orgue et Guitares. On y trouve pêle-mêle de l'harmo diatonique, du xylophone, de la mandoline ou du violon.

 

L'album se présente sous forme d'un joli digipack avec de bien jolies photos et les textes des chansons (un vrai plus). Mon petit préféré de l'album reste quand même A Silent Journey ou le tempo enlevé et un harmonica bien senti m'a emporté dès les premières notes. Ce morceau mériterait largement de sortir en single et serais promis à un bel avenir (il me fait penser à Sombres Héros de l'amer de qui vous savez)

 

En écoute je vous livre deux morceaux de cet excellent opus disponible dans les bacs de vos magasins (sinon n'hésitez pas a le demander). Vous pouvez également découvrir leur Myspace avec leurs dates de concerts et des titres en audition libre. Ils seront notamment sur France Inter dans le Fou du Roi demain midi et samedi soir excusez du peu au New Morning !

 

A silent Journey: Un titre enlevé à la mélodie évidente (et dieu sait que ce n'est pas si simple) et une dynamique qui vous embarque


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Angel of Ice: Une jolie balade tout en douceur avec un texte fin et sensible, ou on apprècie les pickings clairs et cristallins sortant de la guitare Martin de Guillaume


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02/08/2010

Michel Benita: Béni des dieux

Ramblin.jpg
Acquis très récemment dans les soldes, un superbe disque que j'aimerais partager avec vous. Il s'agit de Ramblin' sorti en 2008 chez Nocturne. Cet opus de Michel Bénita, fût concu comme un hommage aux musiques folk et en collaboration avec le guitariste Manu Codija et possède un charme certain. Michel Bénita dont j'avais découvert l'existence grâce à un concert d'Erik Truffaz, est un contrebassiste de jazz ayant derrière lui une carrière polyvalente et prestigieuse puisqu'il a joué avec notamment Aldo Romano, Archie Shepp, Joshua Redman ou encore Roy Haynes. J'avais déjà acheté et tombé sous le charme d'un de ses précédents disques en tant que leader "Lower the walls" en compagnie de Sylvain Luc notamment.

m benita copie.jpgPhoto extraite de l'excellent Blog Vu du Jazz (tous droits réservés)

Au sein de la formation Ladyland Quartet d'Erik Truffaz depuis 2001, Michel Bénita était en compagnie de Manu Codija à la guitare et Phillipe Pipon Garcia derrière les fûts. Cette complicité avec Manu a donc débouché sur l'enregistrement de l'album Ramblin qui contient 16 titres dont près de la moitié sont des compositions originales. Pour les reprises on navigue avec bonheur entre Bob Dylan, Neil Young ou encore l'immense Bert Jansch (un de mes artistes folk anglais favori). L'ambiance y est très douce et le voyage peut commencer au long de ces 16 plages de bonheur musical évoquant les grands espaces et la nature en paix. Je vous propose de découvrir 2 titres de ce magnifique CD que je vous encourage très vivement de découvrir.

Le premier est une reprise d'un titre peu connu de Neil Young

Round & Round


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Le second titre s'intitule Where I belong, ou l'on entend parfaitement le très beau travail des deux instrumentistes, le son très organique de la contrebasse qui donne la pulsion de ce morceau, Codija lui travaille avec des textures aériennes et des guitares noyées dans l'écho et la réverb.


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15/03/2010

Fred Kinbom Interview

Fred.jpgSuite à la note concernant cet artiste talentueux, voilà une interview que j'avais réalisé avec Fred en fin d'année 2009. On y découvre le parcours de cet artiste attachant et qui a sut se forger une identité et un style propre ! (Photo de Dennis Scharlau@2009)

Jipes: Peux tu te présenter, d’où viens tu, quelle est ton lieu de résidence etc...

Fred: Mon nom est Fred Kinbom, je suis un auteur compositeur joueur de guitare lap steel. Je suis originaire de Stockholm mais je vis à Brighton en Angleterre.


Jipes: Comment as tu débuté la musique, était ce à la guitare  ou sur un autre instrument ?

Fred: J’ai commencé à la basse en jouant du heavy métal lorsque j’avais 16 ans.


Jipes: Tiens donc c’est un scoop dois je garder celà secret ;o)

Fred: (Rires) Je crois que beaucoup de jeunes musiciens passent par là !


Jipes: Quelles étaient tes influences à cette époque ? Avait tu pris des cours ou bien démarré en autodidacte ?

Fred: J’ai pris quelques cours de basse mais j’ai surtout appris en reprenant les titres de Metallica. Dans le groupe où je jouais nous nous sommes assez vite intéressés à d’autres styles de musiques et puis grâce à ma mère qui avait  des tas de vinyls de Bob Dylan, Leonard Cohen, Simon & Garfunkel. Mes premiers souvenirs de musique sont associès aux enregistrements sur K7 des Beatles. Donc j’ai assez vite échangé ma basse contre une guitare acoustique et j’ai travaillé les chansons de Bob Dylan. J’ai eu une très grosse période Dylan en achetant notamment 27 de ses albums en une année, apprenant les chansons à l’oreille car les song books avaient souvent soit des accords simplifiés voire même érronés. Dans le même temps j’ai aussi appris le piano en autodidacte ce qui m’a bien aidé dans l’approche de la théorie musicale.


Jipes: A cette époque avais tu commencé à écrire tes propres chansons ?

Fred: En fait dès 16 ans j’avais commencé à m’y mettre mais je considère que c’est à 22ans que j’ai écrit la première chanson aboutie


Jipes: Ton premier groupe faisait donc principalement des originaux signés par toi ? Ou bien as tu conservé tes chansons pour toi ?

Fred: Mon premier groupe jouait un mélange de reprises et de compos certaines écrites par moi d’autres écrites par d’autres membres du groupe.



Jipes: Quand as tu commencé à te produire en acoustique ?

Fred: Lorsque j’avais environ 20ans. Des petits concerts en solo à des soirées de poésie dans des caves remplies de jeunes gens rêvant d’être des bohémiens (sourires)

Jipes: C’est une bonne école non ?

Fred: Oui bien sûr mais j’ai également joué dans de vrais lieux de concert ! Je me rappelle d’un lieu en particulier où j’avais joué une semaine après Stéphane Grapelli. Malheureusement je ne connaissais pas sa musique à l’époque une occasion ratée...


Jipes: Quels étaient tes poètes favoris ? Etait tu un gros lecteur ?

Fred: Lorsque j’avais 18 où 19 ans, je lisais beaucoup et écrivait même quelques histoires. Mais ce que je préfèrais c’était la musique et les chansons comme moyen d’expression car c’est moins uni-dimensionnel. La musique n’a pas de barrière de langue et les chansons ne sont pas disséquées autant que les poèmes. On est plus libre dans l’écriture des paroles d’une chanson que dans la poésie je pense. Il y a beaucoup de chouettes chansons avec des paroles pas terribles. Mais bien sûr un chouette morceau avec de très bonnes paroles est toujours préfèrable (sourires). Mes influences étaient plutôt des songwriter comme John Lennon et Nick Drake, même si j’écrivais à l’époque tous mes textes en suédois.


Fred slide.jpgJipes: Celà nous conduit a parler des instruments que tu utilises désormais. Ton instrument principal est une Weissenborn exact ? Comments as tu commençé a jouer de la slide ?

Fred: oui c’est exact. Il ya environ 4ans je jouais dans un groupe içi à Brighton, j’étais sur le chemin pour me rendre à la répétition du groupe en bus. Il y avait un vieil homme apparemment bien éméché, qui a commencé à me parler en m’interrogeant sur les guitares que je trimballais. Il me dit alors qu’il adorait la guitare hawaiienne. A la suite de cette conversation insolite je me suis dit que c’était une option intéressante et j’ai vendue une de mes guitares et acheter en lieu et place une steel guitare sur eBay. Je n’avais jamais posé mes doigts sur un tel instrument avant de recevoir le colis par la Poste.


Jipes: Qu’est ce qui t’a attiré dans les guitares Weissenborn. l’influence de Ben Harper ou bien juste la transition de la slide électrique à un instrument acoustique ?

Fredrik: La première guitare lap steel que j’ai eu était une National New Yorker de 1947. Ce qui est curieux c’est que en fait je n’ai pas été attiré par les musique se jouant au lap steel mais plutôt par l’envie de découvrir de nouveaux horizons. Je connaissais pas mal la musique de Ben Harper mais je pensais qu’il jouait slide avec un bottleneck et pas à plat. J’ignorais qu’il existait un instrument tel que la Weissenborn, c’est en fait en cherchant des infos sur le Net que j’ai atterri sur l’excellent forum Steel Guitar  qui est devenu ma source d’information principale ! Ainsi j’ai réalisé qu’ il existait des instruments acoustiques tel que la Weissenborn et j’ai trouvé une Oahu (vieille guitare hawaiene) avec un réhausseur de sillet pour 81$ sur eBay. Avec cette guitare le déclic s’est produit, j’ai appris quelques titres de Ben Harper: "Whipping Boy", "Like A King" et "Pleasure And Pain", j’ai vraiment été captivé par le son et le feeling de la guitare steel.

 



Jipes: Quelle est la difficultée pour passer de la guitare traditionelle au jeu «lapsteel» ? C’est un univers totalement différent non ?

Fredrik: Oui, au départ je ne savais pas comment m’y prendre, cela m’a pris quelque mois  avant de pouvoir jouer quelque chose de  sensé. :)


Jipes: On en arrive maintenant à votre premier EP Crystal Bar, quand l’as tu enregistré ? Etait ce un CD promotionnel uniquement ?

Fredrik: Oui, je pensais que c’était bien de posséder un petit disque pour montrer le type de musique que je composais et interprétait. Je l’ai enregistré début 2007.


Jipes: Tu tournais déjà sous ton nom à cette époque ? En solo où avec un groupe ?

Fredrik: Mon ancien groupe s’est séparé peu de temps après que j’ai acheté mon lapsteel. J’avais déjà de nombreuses idées musicales et il était donc temps de commencer quelque chose de neuf par moi-même ! J’ai donc commencé a jouer des concerts en solo en jouant de ma Lapsteel et en chantant. Le premier a été en Allemagne en 2006.


Jipes: OK super ! Parlons maintenant de tes instruments, peux tu nous présenter tes instruments et leurs caractéristiques ?

Fredrik: Mes instruments principaux sont ma Weissenborn Lazy River avec une table en épicéa et le dos et éclisses en noyer, fabriquée par Rance White aux USA et puis une Weissenborn baritone construite par Paddy Burgin en Nouvelle-Zélande. J’ai également un lapsteel électrique Lap King Rodéo avec des micros Lollar type Charlie Christian conçues par Jason Dumont aux USA ainsi que des très bon National New Yorker des années 30 et 40. Je me suis également intéressé récemment aux résonateurs à biscuit mais joué comme une guitare traditionnelle (pas à plat).


Jipes: Tu parles des modèles de résonateur Michael Messer ?

Fredrik: Oui absolument.


Jipes: Quels sont tes accordages ouverts favoris,je crois que tu appréçies les accordages mineurs ?

Frederik: Oui, l’open de Sol mineur est mon accordage préféré. Il convient parfaitement à la mélancolie scandinavienne (sourires). Je l’utilise quasiment tout le temps. J’ai d’ailleurs été flatté de figurer dans les utilisateurs de cet open aux côtés de Bob Brozman et Sally Van Meter dans le livre "Slide Rules" par Andy Volk - un excellent petit livre sur les accordages lap steel et bottleneck.


Jipes:Parlons maintenant des paroles de tes chansons, tu écris en anglais et en suédois n’est ce pas ? Quellles sont les réactions du public lorsque tu interprètes des titres comme Igelkott (en suédois) ?

Fredrik: Lorsque j’ai écris cette chanson, qui est d’ailleurs la première que j’ai créé avec l’open de Sol mineur, j’ai pensé que le suédois convenait parfaitement, l’anglais n’aurait pas été adéquat ! Bien sûr je me suis dit de prime abord que les gens ne me comprendraient pas ! Mais que ce soit en France, Allemagne où Angleterre le public a aimé malgré la barrière de la langue. C’était si bon de ne pas être restreint sur la langue utilisée (sourires).


Jipes: tout à fait, cette chanson est magnifique et la langue suédoise lui confère une ambiance  très particulière, c’est une de mes chansons favorite.

Fredrik: Merci ! :)

 


Jipes: Parlons maintenant du nouvel album, Hedgehoggs and Elephants. Quel super titre, peux tu nous parler de la genèse de cet excellent opus ?

Fred: au commencement, mon amour pour les performances Live avec ce contact si particulier avec les spectateurs ne me donnait pas vraiment envie de faire un simple disque en solo, j’aime mieux jouer simplement. Mais lors d’un concert ici à Brighton au printemps, un excellent multi-instrumentiste appelé Nick Pynn m’a rejoint sur scène et a joué du violon sur quelque unes de mes chansons. C’était un tel moment de bonheur et de complicité que cela m’a donné l’idée de faire un album avec des musiciens invités aux autres instruments, car ça me paraissait fascinant d’entendre la transformation de mes compositions avec l’apport des autres instrumentistes.


Jipes: Peux tu nous parler de ces invités qui figurent sur l’album

Fred: En plus de Nick Pynn au violon (déjà mentionné) sur une chanson. Il est d’ailleurs un super musicien qui a se produit en solo solo avec l’utilisation de boucles. Ensuite j’ai enregistré deux titres à Stockholm dans un studio tout analogique (pas de digital .ndr)avec une artiste française: Marjolaine. Elle a un groupe à Paris, le Marjolaine Babysidecar. Elle écrit de très bonnes chansons et joue de nombreux instruments. Sur mon album elle chante et joue de l’accordéon diatonique, et nous avons été rejoint par mon frère Valter Kinbom aux percussions (il construit lui-même ses cajon). Ca a superbement fonctionné ! A la contrebasse on trouve Sebastian Berghult qui joue également sur les titres enregistrés à Stockholm. J’ai également enregistré avec deux musiciens avec lesquels je joue live d’ordinaire, Sam Walker à la batterie (multi-talented artiste qui écrit de superbes  musiques), et aux choeurs et steel drum, ainsi que Jim Mortimore à la contrebasse. Jim a joué avec de nombreux artistes connus tel que Mick Jagger, Charlie Watts, David Gilmour of Pink Floyd et même Chuck Berry ! Et enfin sur un titre, un bon ami Matthew Gest qui est un excellent pianiste.

Jipes: Prévois tu de tourner avec certains de ces musiciens ?

Fred: J’ai récemment commencé a jouer en trio avec Jim Mortimore et Sam Walker, ils sont pas mal occupés, mais nous jouons ensemble dès que possible. IIl y a vraiment une belle alchimie entre nous.



Jipes: Tu joues rarement au bottleneck, est ce quelque chose qui t’intéresse ?

Fred: J’aime avoir beaucoup de sustain dans les basses quand je joue sur mon lapsteel un peu comme sur une weissenborn, c’est ce qui me manque sur les guitares à résonateurs mais ça peut être intéressant dans un registre plus médium.



Jipes: Surtout dans le cadre d’un groupe avec bassiste et batteur non ?

Fred: Autant j’aime entendre les autres s’exprimer au bottleneck autant je trouve plus naturel le fait de jouer à plat (lapsteel), mais oui en effet les résonateurs sonnent super dans le cadre d’un groupe.



Jipes: J’ai vu que tu allais ouvrir un concert pour Bob Brozman, comment te sens tu à ce propos ?

Fred: Oui je serais en ouverture d’une soirée spéciale «slide» avec Bob Brozman et Tom Doughty. Je suis impatient d’y être-car ce sont deux de mes slideurs préférés. (le concert a été un véritable succès - note du rédacteur)



Jipes: Je me rappelle t’avoir vu jouer avec Paolo Conti un autre excellent joueur de dobro , comment est ce de partager la scène avec un autre joueur à plat ? Est ce que tu aimes ce mélange ?

Fred: Jouer avec Paolo c’est super ! C’est un excellent joueur de lap steel et j’aime ce qu’il joue sur son instrument. Le duo que l’on a proposé live à plusieurs occasions était plutôt improvisés et c’était juste tellement bien avec cette fraîcheur. Je joue un accompagnement et Paolo improvise dessus. Nous avons aussi beaucoup de plaisir à jouer ensemble de nos lapsteel électrique dans ce contexte, en plus des morceaux ou il joue sur sa National Tricone et moi à la Weissenborn.



Jipes: Quelles sont les prochaines étapes dans la promotion du nouvel album ?

Fred: Je suis en contact avec des  de radio dans différents endroits - La radio nationale Suédoise va passer le disque sur les ondes à compter du prochain weekend, la BBC dans le sud de l’Angleterre est également intéressée, ce qui est un bon début. Je contacte également de nombreux magasines dans plusieurs pays pour faire des chronique de l’ album, pour avoir une  exposition maximales.



Jipes: C’est vraiment très prometteur, je te souhaite vraiment beaucoup de succès car ta musique le mérite amplement.


Fred: Merci beaucoup!

 

 

 

 

 

 

 

 

02/10/2009

Anais Mitchell l'excellente surprise

Parfois la vie vous réserve de superbes surprises, l'autre jour je faisais mon petit tour à la FNAcCde ma ville lorsque je suis tombé sur un bac à soldes. Ca me fait toujours un peu mal au coeur de voir tous ces disques qui n'ont pas trouvé preneur surtout lorsqu'il y a de nombreux exemplaires du même CD. Bref je me sens toujours en empathie avec l'artiste (même si le prix prohibitif des marchands entrent en compte dans les échecs de vente) qui n'a pas été choisi et celà me donne l'envie de leur donner une seconde chance.

Le bac etait plein de CD à 3 euros ce qui représente une affaire compte tenu du prix de vente de départ (dans les 22 euros chacun). Je farfouille un peu et tombe assez rapidement sur une pochette orangée qui attire mon regard, le nom Anaïs Mitchell me dit caguement quelque chose, je le regarde de plus près, lit les titres, reste un peu dubitatif puis le repose. Un peu plus tard je retombe sur un deuxième exemplaire du même CD. Je le retourne de nouveau et cette fois la lumière jaillit en lisant la compagnie de disques Righteous Babe Records. En effet ce n'est autre que la maison de production initié par Ani Difranco une de mes artistes préférés.

Voilà donc une excellente raison pour découvrir cet artiste de l'écurie Difranco, je l'embarque à la maison en compagnie de Rufus Wainwright (Poses) autre belle découverte, Vince Gill (double CD), Georges Benson (the Cook Book) etc...

 

anais,mitchell,folk,songwriter,righteous babe records,ani difranco,chronique,cd,hymns,exiledBon arrivé à la maison je mets l'opus sur ma platine "Hymns for the exiled" (il date de 2004) et me voilà parti pour un moment de grâce ! Ce qui frappe tout d'abord c'est la voix pure et limpide avec une impression familière comme une Rickie Lee Jones des débuts (et ce n'est pas un mince compliment). Ensuite les guitares superbes d'arpèges de belle facture et un son acoustique très plaisant avec un petit côté folky pas sans rappeller la nouvelle génération (Alela Diane par exemple). Les textes sont travaillés et sans concession politique ou social, doux amères parfois, ou très sensibles. Les musiciens qui entourent Anaïs mettent tout leur savoir faire au service de cette musique intimiste et sincère.

 

Entretemps la belle a réalisé deux autres disques dont un EP en 2008 et a entamé une tournée aux USA en première partie d'Ani Difranco. Son Myspace est par ici avec un Jukebox ou vous pourrez écouter d'autres morceaux !Allez pour vous donner envie je vous mets deux morceaux mais l'album tout entier est vraiment du même tonneau c'est dire !

Le premier 1984 est une belle illustration de la qualité des lyrics !
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Le deuxième que je vous propose c'est Mockingbird ou les instruments dont le violoncelle apporte définitivement une touche très plaisante. Allez régaler vous et courez acheter ce CD si vous je vous ai convaincu !
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21/09/2009

Pour mes lecteurs parisiens

Pour ceux qui sont sur Paris ou pas trop loin mes amis de Yules passent par chez vous. Allez découvrir cette chouette formation centrée autour des deux frangins Bertrand et Guillaume. Ils sont bien plus sympa que les frangins Gallagher et tout aussi talentueux pour ce qui concerne la création d'une mélodie qui vous attire l'oreille et titille votre hippothalamus. Pour ceux qui veulent se rafraîchir la mémoire voir ma note

Yules concert.jpg

04/05/2009

Lhasa nouvel opus. Chronique CD

lhasa,disque,folk,chronique,cd,songwriter,freddy,koella,slide,guitare,resonateurDans les bacs depuis quelques semaines le nouvel opus de Lhasa de Sela, chanteuse dont je vous avais déjà parlé ici. Cet artiste attachante et très sincère sort là son troisième disque intitulé simplemant Lhasa. On constate une évolution depuis son tout premier CD La Lhorona qui etait uniquement en langue espagnole à celui-ci exclusivement en anglais en passant par The Living Road ou se cotoyaient trois langues (l'espagnol, le francais et l'anglais).

 

On retrouve sur ce dernier CD 12 titres à la production très organique tendance folk, des guitares acoustiques, des guitares à résonateurs, de la harpe et du violon notamment. Surprise (car je ne le savais pas avant) j'y ai croisé le nom d'un musicien qui a une actualité prolifique. je veux parler de Freddy Koella dont je vous ai déjà abondamment parlé dans ses colonnes. On ne parle jamais assez des excellents musiciens d'ailleurs, celui ci est sur le dernier Dick Annegarn, le très bel album de Zachary Richard (lire ici), accompagne Francis Cabrel en tournée et sème ici et là dans le disque de Lhasa ses cordes tantôt énergiques tantôt sensuelles. Il est également présent au violon sur un titre et co-signe le très beau 1001 nights ou il réussit le tour de force de poser une ambiance envoûtante avec ce riff de guitare lancinant !

L'ambiance de ce disque, entièrement produit par la chanteuse, est assez intimiste avec beaucoup de profondeur, peut etre moins abordable au premier abord que The Living Road car plus resséré au niveau du style. On se laisse entraîner par les tempos lents et la voix tellement envoutante de Lhasa. La production acoustique de l'album rend celui ci très proche un peu comme si les musiciens ne jouaient que pour vous. On y sent une certaine vision de l'Amérique tout comme son mentor: Tom Waits. La présence en parallèle de la Pedal Steel (instrument country par excellence) croisée avec la harpe ou les résonateurs donnent une couleur particulière. De la valse lente de Is anything wrong au blues marécageux de 1001 nights en passant par le slow vénéneux de Love came here, la toile tissée vous emballe et vous garde dans ses rets. moi j'ai adoré ce voyage en sa compagnie et j'en reste tout chose !

A lire également la chronique sur MondoMix

une interview de Lhasa en 2003

Je vous propose deux titres en écoute:

What kind of heart une ballade déchirante habillée par le résonateur de Freddy et ses pizzicati au violon.

 

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Where do you go sorte de Valse tourbillonante ou les son du Dobro se mélangent aux délicats arpèges de la harpe pour vous entrainer dans une danse sans fin.

 

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