Jipes Mood

Il est des hasard qui font bien les choses, lors du renouvellement de mon abonnement à Blogspirit j'ai failli laisser tomber et fermer définitivement ce blog. Plus trop de commentaires et visites en berne. Finalement je me suis dit que au moins par respect pour tous les artistes chroniqués et présentés ici je me devais de continuer. Bien m'en a pris, au détour d'un commentaire sur mon récit du voyage en Louisiane, on me propose de découvrir un artiste.

Et voilà que moins d'une semaine plus tard je recois le superbe digipack de Pierre Durand NOLA Improvisations produit par les Disques de Lily. Après l'écoute préalable de 3 titres je sais déjà que ce disque va sûrement occuper ma platine pour un bon moment.

Tout ce qui vient de la Nouvelle Orléans m'attire comme le papillon de nuit vers la lumière, nous voici en présence d'un enregistrement dépouillé "Bare to the Bone" comme disent les américains. Une guitare inspirée qui immédiatement évoque des images et raconte une histoire. Pierre Durand jazzman formé en région parisienne a intégré à plusieurs reprises l'ONJ.

 

Musicien ancré dans le blues mais attiré par les musiques du Monde, il intègre l'American Modern School of Music attiré par l'apprentissage de la musique indienne ou il a la chance de cotoyer lors de master class  John Scofield ou John Abercombrie. Il obtient plusieurs récompenses au Concours National de Jazz de la Défense pour ses différentes formations. Il évolue actuellement avec son groupe "Roots Quartet"

Après cette courte introduction passons au disque et son univers musical. 8 titres enregistré dans le studio Piety Street celui là même ou John Scofield ( il n'y a pas de hasard) a enregistré son excellent album gospel avec notamment Jon Cleary. Aux manettes Mark Bingham qui a sût respecter l'approche de Pierre en apportant juste la clarté et la définition pour mettre en lumière la musique et les climats de cet album. A travers cet enregistrement on prend conscience de la large palette d'influences qui habite Pierre de John Scofield justement à travers un hommage habité et brillant "Who the Damn is John Scofield à ZZ Top avec une réinterprétation dépouillée de "Jesus left Chicago" qui semble être passée par la case John Campbell et son voodoo blues. 

 

Photographie copyright: Jean-Marc Adams

Pierre utilise à merveille sa palette d'instruments: guitares à résonateur, guitares acoustiques ou électriques pour déployer ses climats. Certains passages me rapelle Freddy Koella (dans son album Minimal) ou Sylvain Luc (notamment dans "In man we trust"). La combinaison du folk, du jazz et de la musique indienne ("Coltrane") propose un mélange novateur et puissament évocateur. Les tensions et harmonies complexes raviront les passionés de Jazz (comme dans "MB les Amants" ou "Coltrane"). PLus suprenant encore un titre merveilleux avec de superbes vocalistes invités comme John Boute (énorme chanteur de la Nouvelle Orléans (voir la musique de la série Treme), on est presque dans la musique médiévale (comme certains titres de CSN) mais avec des harmonies modernes.

Je ne saurais trop vous recommander de découvrir vite cet artiste original et attachant et de vous procurer cet excellent disque car les petites structures de production intelligentes et passionées comme les Disques de Lily le mérite bien également.

En écoute je vous propose un titre de cet opus, Emigré qui représente bien l'éclectisme et l'approche organique de Pierre ou les percussions se mêlent à la mélodie et aux harmonies.

Un lien vers l'excellent titre "Who's the damn is John Scofield"

Nous voilà de retour de nos congés en Louisiane pour 15 jours ou nous avons eu un temps superbe avec même une grosse chaleur à notre arrivée. On est parti de Bâle Mulhouse direction Londres avec British Airways. Après les contrôles interminables de sécurité on poireaute en attendant notre vol vers Dallas, le vol durera quand même la bagatelle de 10h :o( Bon je ne vous mentirais pas voyager avec British Airways n'est pas ma tasse de thé (jeu de mots) la bouffe est dégueu, les films exclusivement en langue anglaise et les escales trop longues (sans compter les contrôles à Londres qui sont interminables).

Sinon une fois arrivé à Dallas on ira récupérer les bagages avant de les ré-enregistrer dans la foulée avant de nouveau se rendre aux contrôles d'immigration et sécurité bis répétita. Le temps a été clément donc pas trop de secousses durant les vols c'est une chance parce que en temps d'orage ca peut parfois sacrément secouer !

Arrivé finalement à l'aéroport Louis Armstrong de la Nouvelle Orléans vers 20h. On récupère les valises puis on se rend à la station Alamo pour prendre la navette afin de récupérer notre voiture de location une Chevrolet Impala rouge pétante.

On commence a être bien sur les rotules mais bon le temps de se procurer le GPS promis et on se met en route vers notre hôtel situé dans le French Quarter rue Dauphine. Environ 15mn de trajet et nous voilà arrivé aux abords du Superdome.

L'hôtel Chateau Lemoyne est un peu "old style" avec luxe de tapisseries et de chaises à la française mais le lit est confortable c'est déjà ca !  Ensuite complètement crevé du voyage on s'écroulera pour essayer de se caler sur la nouvelle heure (7 heures de décalage)

Bien triste nouvelle Willy de Ville artiste américain s'est éteint à l'âge de 56 ans après une longue carrière alternant le succès et les échecs relatifs. Né en 1953 sous le nom de William Borsey il devient le leader du groupe Mink Deville issu de la scène punk new yorkaise et commence a se tailler une réputation sérieuse dans la fin des années 70. Le groupe résident au CBGB enregistre successivement Cabretta en 77 puis le Chat Bleu. Le groupe rencontre le succès avec son titre "Spanish stroll" sur l'album Mink DeVille (paru en 81) qui contient également les excellentes chansons "Mixed up shook up girl," "Savoir faire", "Caddillac walk" et "This must be the night" que je vous ai mis en écoute. Willy a toujours été influencé par le blues et vouait également une admiration immense à Edith Piaf.

Freddy Koella un mulhousien de naissance (dont je vous ai parlé à de nombreuses reprises içi) a longtemps tenu la guitare pour lui lors de ces années à New Orleans et je les ai vus en concert deux fois c'etait toujours excellent. Willy etait un veritable artiste qui composait paroles et musique et avait un sacré charisme. Sa carrière s'est déroulé en trois étapes la première sous le nom de Mink Deville groupe légendaire de New York city. En solo il engegistrera de nombreux albums notamment Miracle produit par Mark Knopfler dont je vous ai mis "Spanish Jack" en écoute.

Puis la période New Orleans avec notamment l'excellent album Victory Mixture et sa tournée superbe en compagnie de nombreux artistes de la Crescent City dont Eddie Bo et les Wild Magnolias et puis sa période récente où il jouait très souvent en trio acoustique. Son dernier album Pistola date de 2008. Nous perdons un excellent artiste et c'est bien dommage heureusement il nous reste sa musique !

This must be the night issu de l'album Mink Deville

Mixed up shook up girl issu de l'album Mink Deville

Spanish Jack issu de l'album Miracle

Après bientôt 300 notes, je m'apercois que je ne vous ai encore que très peu parlé de New Orleans. Je me suis rendu dans cette ville en 1996 grâce à la présence sur place de mon ami Phil Hammel musicien parti aux USA pour tenter uen carrière musicale. Je connaissais en partie la musique qui émanait de cette ville atypique et je l'appréciais mais c'est un choc qui m'attendais sur place.

Imaginez vous une ville entièrement dédié à la musique et la bonne chère, un plaisir et une tentation permanente. Bref j'ai passé peut etre les 10 meilleurs jours de mon existence parallèle à savoir celle du musicien amateur en quête du saint Graal la musique qui groove et me fait dresser les poils. Autant dire que même si les groupes officiant principalement pour les touristes dans le vieux carré Francais sont bons, ils n'en sont pas moins un tantinet formatés. PAr contre en dehors des allées bien balisées m'attendait une rencontre qui allait changer pas mal de choses dans mon appréciation de la musique en général.

Le soir même de mon arrivée après l'accueil de Phil venu me chercher à l'aéroport, m'attendait un excellent gumbo Louisianais concocté par mon hôte. Le Gumbo plat traditionnel Louisianais s'apparente à une paëlla mais additionné de spécialités locales tels que la saucisse épicée et bien sûr un roux mijoté de facon très personelle par chacun des cuisiniers. Dans mon souvenir après ce long voyage depuis mon Alsace et un transit assez long à Houston, ce plat avait la saveur du paradis.

Le soir même, alors que Phil se rendait dans le Quartier francais pour y jouer avec le bluesman Bryan Lee, ce fût pour moi le départ vers la salle mythique de New Orleans le Tipitinas situé sur Tchoupitoulas Avenue (rien que le nom tout un programme). J'avais rendez vous là-bas avec deux légendes de la scène funk à savoir Art Neville l'ainée des Neville Brothers et Georges Porter basiste émérite et pilier des Meters. Les Meters se sont formés dans le milieu des années 60 autour de Art Neville dans le studio Sansu de Allen Toussaint ou ils ne tarderont pas à officier comme le groupe "maison" accompagnant toutes les vedettes de l'époque telles que Lee Dorsey, Irma Thomas ou même Earl King. Ce groupe légendaire et quelque peu météorique n'en aura pas moins marqué la planète avec leurs savants brûlots instrumentaux tels que "Cissy strut", "Look a py py" ou des chansons tels que "Fiyo on the bayou".

 

Bref ce soir là sur la scène du Tipitina's c'est le concert des Funky Meters une relecture des anciens titres par un combo ou Brian Stolz tient la guitare en lieu et place de Léo Nocentelli et Russel Baptiste prenant le siège dérriere la batterie occupé précédemment par Zigaboo Modeliste. Autant le dire d'emblée j'ai pris un pied gigantesque Russel est un batteur inventif et aussi groovy que pouvait l'etre Modeliste. Art et Georges respevtivement à l'orgue Hammond et à la basse on sû habiter leurs standards d'une verve mordante bien aidé par la machine à riffer de Brian Stolz (guitariste des Neville Brothers).

 

Premier soir à New Orleans et déjà un concert mémorable. Après celui ci je me suis rendu en ville pour rejoindre Phil dans son club avant de rejoindre notre petit Home sweet home en Bus. Quelle journée !!!!!!!!

Dans un prochain post  je vais vous parler des Mardi Gras Indians, chose qui me tient vraiment à coeur ! En attendant délecter vous avec les multiples liens de ce billet il y a quasiment de la musique derrière chacun d'eux, la photo du tipitina's vient de l'excellent site Bring back new Orleans le site des Funky Meters également c'est par là 

Ce musicien est une gloire de la scène locale, en effet guitariste, bassiste et apparemment violoniste, Charles Moore a participé a de nombreux groupes connus de la scène Orléannaise.

Sa participation notable au Uptown Allstars groupe qui accompagnait rien de moins que Cyril Neville le plus jeune frère des Neville Brothers, a débouché sur de nombreux enregistrements, notamment avec Allen Toussaint le producteur mythique de la Crescent City.

Je suis vraiment heureux qu'un tel musicien respecté ai au moins un instrument décent pour lui permettre de travailler à nouveau. En effet si de nombreuses familles ne peuvent se réinstaller à New Orleans pour de nombreuses raisons, les musiciens eux ont besoin de retrouver des contrats afin de faire ce qu'ils font le mieux de la Musique.

La photo ci-contre (assez ancienne) provient de la jacquette d'un CD que m'a envoyé Dan Phillips du Blog Home of the Groove. Cet excellent blog (en langue anglaise) passe en revue tous les artistes groovy de la Louisiane et d'ailleurs, qui ont donné leur titre de noblesse à cette musique dynamique, gaie et groovy en diable qui vous fait vous trémousser au tempo.

Dan ancien DJ d'une excellente émission radio passe en revue tous les vieux 45T sortis dans les années 60 et 70 avec des raretés que je n'avais jamais entendu. Chaque nouvelle note comporte un titre a ecouter en mp3 et c'est une vraie mine d'informations pour toput les amoureux de cette musique.

Voilà un peu de bleu dans ce ciel de Jeudi malgré tousles tracas de la Vie, ne me reste plus qu'a retourner à New Orleans pour rencontrer toutes ces merveilleuses personnes et assister a un concert avec Charles Moore et Sa Danelectro guitar.